Sud du Cambodge, tout le monde descend !

Publié le 22 novembre 2015 par Marion Deleplanque

Salut les Ioners !

Nous voilà à la dernière étape de cette aventure en duo : le Sud du Cambodge.

De Battambang, nous avons décidé de prendre un bus de nuit pour rejoindre le sud : Kampot. Belle idée sur papier, nous gagnions une journée. Dans la réalité (oui parce qu'il n'y semble peut-être pas toujours mais ce voyage est réel :p) peut-être pas une si merveilleuse idée que cela.
Nous avions un bus couchette. En voyage pour les transports, surtout en voyage "à budget", on peut s'attendre à tout. Et une fois encore, l'imagination asiatique nous a bien eus. Comme la rentabilité est maitre mot : plus on est de fous, plus on rit ! Le bus se composait d'un étage mais cet étage réussissait par une ingénieuse prouesse architecturale, à avoir deux étages de banquette double de chaque côté. des lits superposés en gros. Chaque lit-banquette était inclinable à 70%, taille de référence : Cambodgienne. Si on voulait allonger les jambes, notre haut du corps était trop haut et donc pas dans le "plis" du dossier, et inversement, si on ne voulait pas casser notre dos, nos jambes ne rentraient pas ... "Hein ?? Mais qu'est ce qu'elle raconte ?!"

Démonstration !

Taille de référence cambodgienne : "lit" trop petit pour nos jambes ou notre buste, cela la position .. la fille est sur la couchette double du haut, une couchette double est en dessous d'elle.

Petit fourire en découvrant notre hôtel pour la nuit ... fourire qui n'a pas duré très longtemps.

En voyage, quand tu prends un bus de nuit, c'est que la route est longue. Tu peux donc t'attendre à des arrêts fréquents parce que le chauffeur a envie de fumer sa cigarette, ou d'acheter des bananes au stand au bord de la route ou de faire un changement de bus (ça, normal). "Réveil" (entre "guillemets" parce qu'on utilise généralement ce mot quand la personne dort. Ce qui n'était pas forcément le cas de tous. Enfin, le grand-père Khmer à côté de nous avait l'air de bien dormir cela dit). Donc après 5h de route, 1 arrêt (belle perf') et quelques réflexions existentielles sur comment imbriquer deux personnes, 1 sac à dos et 1 chapeau, pour faire en sorte qu'au moins une personne puisse allonger ces jambes et l'autre allonger son dos ... (Des stratégies Tetris ont refait surface), arrêt du bus pour un changement de bus. Il est 4h du matin. Nous sommes dans un coin de rue aménagé pour stocker personnes, sacs et autres colis diverses destinés à monter dans un bus, au milieu de détritus et sous la pluie. Mon Chéri ! Je t'avais promis du rêve ! Tadaaaaam ! Le prochain bus pour Kampot, vous demandez ? ... 3h plus tard ... Deuxième fourire (nerveux) de la nuit pour Sébastien. Après un thé sorti d'une bouteille en plastique sortie d'on ne sait où, bu sur un autre coin de rue (les gens sont très efficaces pour l'aménagement du territoire !) avec un groupe de backapers français rencontrés sur place, le bus arrive. Un "vrai" bus avec de "vrais" sièges et à taille "humaine". Le voyage peut continuer !

Spéciale dédicace à Mr Barat d'avoir tenu bon dans cette première expérience rudimentaire. ;)

On nous l'avons pourtant bien vendu ce bus de nuit !!

On nous l'avons pourtant bien vendu ce bus de nuit !!

Nouvelle escale : KAMPOT.

Kampot est une petite ville située dans le sud-ouest du Cambodge. Elle ne paye pas de mine aux premiers abords, mais son atmosphère relaxe et la tranquillité de ses habitants nous ont tout de suite mis dans le même état d'esprit. (bon et on avait une auberge de jeunesse avec piscine ... ça aide à se relaxer :p "ah ouai, d'accord, ils se font plaisir !!" bah oui ... pour 6€ par personne, pourquoi se priver ^^).

Cette ville était donc dédiée à la détente, à nous, sans jour, sans heure ... parfait !

Petite expérience : nuit dans une cabane "dans" les arbres (sur pilotis devrons nous dire plutôt), au bord de la mer. Je lui en aurais fait voir de toutes les couleurs, pauvre Sébastien .. :p

Cette dernière photo pour que vous n'oubliez pas ma tête du matin (pour ceux qui ont pu me cotoyer avant LE café du matin) "Aaaaah, bah non elle a pas changé, regardez-moi ce sourire jovial !"

Cette dernière photo pour que vous n'oubliez pas ma tête du matin (pour ceux qui ont pu me cotoyer avant LE café du matin) "Aaaaah, bah non elle a pas changé, regardez-moi ce sourire jovial !"

Petite ballade en scooter dans le Parc National de Bokor.
(Promis Papa, j'ai mis un sweat pour rouler ! vrai de vrai !!)

On a croisé un vieux casino en ruine (on a émis l'hypothèse qu'il datait des années 20. Ca lui va pas mal les années 20). En y entrant, c'est drôle ! on pouvait se re-créer n'importe quelle histoire, imaginer ce à quoi chaque pièce servait, comment c'était décoré. C'était rigolo. (Je ne vous cache pas que des scènes de Shining me sont revenues en tête)

Encore un tour dans la campagne cambodgienne. Elle est tellement belle !!

Nous avons visité des grottes (j'ai été dans ses entrailles pour aller voir des chauves souris), et une plantation de poivre. Le poivre de Kampot est très réputé et très goûtu.

Départ en scooter pour Kep, à 30mn de Kampot au bord de mer, pour déjeuner au marché de la mer, poissons et autres crustacés péchés en face de toi quasiment et mis directement sur le barbecue !!

Petite anecdote : nous avons crevé sur la route. Mais on fait les choses bien ! on a crevé devant une station essence, à côté d'un "garage" (un bouiboui qui répare des roues). Non ! ça n'arrive pas que dans les films !

Toute bonne chose à une fin, comme dirait l'autre ... Le départ de Sébastien approchant plus vite que prévu (dans nos têtes), nous voilà déjà à la dernière étape : PHNOM PENH

Phnom Penh est la capitale du Cambodge (après, donc,, que Angkor fût déchu, si vous avez bien suivi mes cours d'Histoire ;)) et comme toute capitale : c'est grand. Et comme toute grande ville d'Asie du Sud Est (pour ce que j'en ai vue), c'est bruyant et pollué.

Démonstration :

("Scalpelles ! Préparez les électrochoques, on est en train de la perdre !")

Notre chauffeur de tuk tuk nous a gentiement acheté des masques en nous voyant détendre nos T-Shirt ...

Mais comme toute grande ville, elle offre ses richesses : Histoire, bâtiments historiques, culture, traditions.

Je suis et je resterai cependant plus "petites villes". Les grandes villes, c'est fatiguant ! ("euuuh Marion, tu ne vas pas vivre à Paris en rentrant ?" Si ! Mais, c'est pas pareil. Pourquoi c'est pas pareil ? Je n'en sais rien, mais ça a pas l'air d'être pareil. BREF ! ^^)

Mais Phnom Penh, c'était surtout notre dernière ville ensemble, donc on a principalement profité de nous et du temps passé ensemble ("oooh ça y est elle redevient niaise")

Petite ballade dans la ville et ses improbabilités ...

Dans l'une de ses photos, une erreur se cache, seriez-vous trouver laquelle ?
(bon enfin, il y a plusieurs choses improbables dans ces photos, je vous l'accorde : échafaudage en bamboo (regardez bien la deuxième photo de ça, un homme s'y cache), chargements de scooter impensables, nœud de lignes électriques, l'essence vendue dans des bouteilles de Fanta, des monts de noix de coco ...)

On a fait également deux visites qui nous ont beaucoup marquées : les "killing fields" et la Prison S21. Vous l'aurez compris, nous sommes toujours dans le thème "Khmers Rouges et son génocide".

Les Killing Fileds est un site mémorial qui aurait pu s'appeler "la destination finale". Les prisonniers y arrivaient en train et n'en sortiront jamais. Ils y étaient torturés et tués sur place avant d'être jetés dans l'une des fausses communes composant le site. Nous pouvons encore voir des morceaux de vêtements remontant de la terre avec les années, ou marcher sur des morceaux d'os ... Munis d'un audioguide très bien fait, avec des témoignages de survivants ou d'anciens Khmers Rouges, les visiteurs se "promènent" et découvrent avec horreur les faits. Je vous passe les détails, mais la torture n'avait pas de limite ... ni la façon de tuer d'ailleurs ...

La Prison S21 était à la base un lycée qui a été utilisé par Pol Pot comme Prison. "S" comme "Security"; 21 comme la fréquence des talky walky qu'utilisaient les Khmers Rouges. L'endroit où les enfants montaient à la corde pendant le sport était changé en potence de torture, pour y plonger les prisonniers pendus par les pieds à ces mêmes cordes, dans des jarres d'excréments, s'ils refusaient de répondre aux questions, ou s'ils répondaient mal selon les "gardiens", les salles de classe divisées en cellule de 2m², ou utilisées comme "chambre de la dernière heure" ... Bref, je vous avais promis de passer les détails ... Pendant la visite, nous avons croisé les deux derniers survivants de ce cauchemar, qui sont assis dans un coin de "la cour de récré" pour témoigner (et parler de leur livre qui racontre). Là, ça fait un électro choc. Je les regarde et me remets en tête tout ce que j'ai pu voir et apprendre depuis le début de notre séjour au Cambodge ... C'est inhumain à imaginer. C'est un mélange de compassion, de colère et d'incompréhension qui me vient. Je ne vous parle pas dans quel état d'esprit j'étais pendant la suite de la visite de cette prison ...

Des visites très dures, très choquantes mais nécessaires pour mieux appréhender la culture Khmers et leur vision, et peut-être plus les comprendre.

Pas de photos, comme j'ai pu vous le dire. Juste peut-être celle du règlement intérieur.

Après toutes ces Histoires, une des choses les plus importantes de ce séjour, c'était l'anniversaire de Mr Barat. Mais pas n'importe lequel : ces 30 ans ! Fêter ces 30 ans au Cambodge. Sacré luxe !! :D
Pour l'occasion, petit repas à l'Eclipse Sky Bar, au 23ème étage d'une tour de la ville. J'ai dû jouer des coudes pour avoir une table, mais qui se frotte à une Deleplanque s'y pique : on a eu notre table ! non mais oh ! C'est les 30 ans de Seb, faut pas déconner !!